
Telegram, Snapchat, TikTok… Le compte Cpasdeslol, qui diffuse des vidéos d’amateurs souvent violentes, est populaire sur les réseaux sociaux. Et régulièrement repris par les politiques.
“Cpasdeslol” agit comme un diffuseur de vidéos d’amateurs sur les réseaux sociaux. De Telegram, en passant par Snapchat et jusqu’à Twitter, ce compte a fait de la diffusion d’images, souvent violentes, sa spécialité.
Agressions, tirs de mortiers, accidents… Les vidéos se multiplient et confortent la popularité de ce “média” suivi par 140.000 personnes sur la messagerie cryptée Telegram et plus d’une dizaine de milliers sur Twitter ou TikTok.
“Notre rôle, c’est juste de mettre en avant ce qu’on peut voir d’insolite, de rigolo ou même de violent, peu importe”, explique Qassim, membre du groupe Cpasdeslol, interrogé par BFMTV. Selon lui, les vidéos que son groupe diffuse “nous représentent et représentent la réalité”.
Des buzz parfois nationaux
Certaines prennent des proportions nationales, comme celle de deux piétons traînés par une voiture à Noisy-le-Sec. Diffusée début janvier notamment par le compte Cpasdeslol, la vidéo a provoqué de très nombreuses réactions et les trois occupants du véhicule ont été inculpés.
“Que ce soit des tirs de mortiers sur la police, des coups de feu dans la rue, on rend ce contenu accessible pour tout le monde. Tout le monde peut le voir facilement, ça peut vite devenir viral”, commente Qassim.
Mais ces vidéos estampillées “Cpasdeslol” sont souvent reprises par des figures politiques, particulièrement à droite et à l’extrême droite.
Outil de communication politique
Le 28 décembre dernier, le candidat malheureux à la primaire des Républicains Éric Ciotti a partagé l’une de leur vidéo en estimant qu’elle prouvait que “ces individus” sont “de plus en plus nombreux” et “menacent l’avenir de la France”.
La candidate d’extrême droite Marine Le Pen a aussi déjà partagé des vidéos du groupe, comme ici en juin 2020 où, face à des images de jeunes armés, elle fustige “la réalité de l’ensauvagement” et commente: “Notre pays sombre dans le chaos!”
“C’est de la communication pure”, commente sur notre antenne Philippe Moreau-Chevrolet, dirigeant de l’agence de relations publiques MCBG Conseil. Les politiques “ne vérifient pas la vidéo, ils ne prétendent même pas qu’elle est vraie et parfois même elle est carrément fausse, du moment que ça sert leur point de vue, ça fait le buzz pendant peut-être une heure, deux heures, une demi-journée”, décrypte-t-il.
D’après lui, la prise de risque est minimale, car “si c’est une fausse vidéo, on l’aura oubliée dans deux jours”. De quoi s’assurer une communication efficace et peu risquée à seulement trois mois de l’élection présidentielle.
Source : bfmtv.com
Diane RegnyLe 20/01/2022 à 8:52